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La contre vérité historique !

Voilà un sujet passionnant traité, et réédité à plusieurs reprises, par de nombreuses publications spécialisées.

Le point en collaboration avec l'histoire a publié, en mars 2009, un hors série intitulé "Les 100 idées ( reçues ) et fausses en histoire"
Le spectre est large puisque toutes les époques sont abordées.


En juillet il récidive avec les 100 idées ( reçues ) et fausses en religion avec là aussi un large aperçu des choses puisque cela va du christianisme au bouddhisme en passant par l'islam et le judaïsme.

L'actualité de l'histoire n'est pas en reste puisqu'elle nous gratifie, dans le numéro hors série de juillet - août 2009, d'un article très complet sur les mensonges de l'histoire.

La plupart de ces sujets sont publiés, dernièrement, en format livre de poche.

Idées reçues et mensonges de l'histoire

Le contenu de ces articles risque de sérieusement mettre à mal les acquis de plusieurs générations d'élèves.


A titre d'exemple il faut savoir que Charlemagne n'a pas inventé l'école, Roland n'a pas été tué par les Sarrasins à Ronceveau pas plus que Louis XI était cruel et Louis XVI médiocre.

On pourrait très bien en rester là, soit en se désespérant, soit en restant droit dans ses bottes sûre de ses connaissances.


Mais l'enjeu mérite de dépasser ce stade et d'approfondir la question en essayant de comprendre pour quelles raisons la vision que l'on nous donne de l'histoire évolue avec le temps.


Comme il semble tout aussi intéressant d'appréhender les rapports entre la mémoire collective et l'événement historique.

Les faits historiques et l'interprétation que l'on en donne au fil du temps est très habilement traité dans le dernier numéro des collections de l'histoire au nom évocateur
"1500 ans d'histoire(s) de France"

Idées reçues et mensonges de l'histoire

Il n'est pas étonnant de s'apercevoir que l'histoire a souvent été détournée de sa vocation première.

La recherche de vérité et la compréhension du passé est bien souvent remplacée par la construction de mythes et de propagandes.

L'image négative représentant les derniers rois mérovingiens a pour origine la campagne de dénigrement menée par les carolingiens.

L'image négative représentant les derniers rois mérovingiens a pour origine la campagne de dénigrement menée par les carolingiens.

Cette démarche faite d'arrangements; de travestissements voire de mensonges peut poursuivre plusieurs buts.

Asseoir un régime ou des institutions ou a contrario les remettre en question; consolider un sentiment d'appartenance nationale; occulter les cicatrices d'un pays...

Vous l'aurez compris l'histoire peut servir à construire - détruire; unir - désunir ou rappeler - oublier les faits.

Ainsi il est bon de préciser que l'on s'est longtemps plu à discréditer l'ancien régime.


L'imagerie scolaire du XIX et du début du XX siècle n'est pas en reste sur ce type de descriptions peu flatteuses.

Le roi Dagobert est représenté aussi bon qu'il a l'air niais avec sa culotte à l'envers, même son intendant St Eloi se moque de lui.

Que la chanson populaire est cruelle !

Rien ne justifie de telles critiques, car le règne du Mérovingien Dagobert Ier a constitué une parenthèse de stabilité et de réformes politiques dans une période troublée.


L'école et l'historiographie républicaine de la fin du XIX siècle savent aussi s'approprier l'image de rois populaires tels que St Louis et son chêne ou Henri IV et son panache blanc.

Ces symboles unitaires permettent aux manuels d'histoire de la IIIème république de reconstruire la nation après le traumatisme de 1870.

C'est ce que l'on peut qualifier de "roman National"
Expression popularisée par, l'académicien - historien, pierre Nora.

Le récit national élaboré au XIX siècle met en avant la grandeur du pays, ses hauts faits et édulcore souvent les pages les plus délicates.

Cependant, ce récit patriotique centralisateur, contribuant à la construction de la nation, a fait son temps.
Depuis les années 60 plusieurs éléments tendent à le remettre en cause.


La décolonisation et le grand mouvement d'émancipation des colonies, qu'elle engendre, favorise la remise en cause de la mission civilisatrice de la France.

Idées reçues et mensonges de l'histoire

De cette question de nombreux débats s'engagent !

Parmi eux la torture en Algérie; le rôle des soldats coloniaux pendant la seconde guerre mondiale ( ces oubliés de la république, que sont les indigènes, ont fait l'objet d'un film ) l'enseignement du passé colonial Français et de son rôle soit disant positif...


Puis c'est l'implication de l'état Français, et plus précisément celui de la France, pendant l'occupation qui resurgit.

La douloureuse parenthèse de Vichy ne se refermera sans doute jamais car cette faute collective a, d'un coup, annulé 150 années d'assimilation républicaine.

La police municipale de Paris et l'occupant préparent la rafle

La police municipale de Paris et l'occupant préparent la rafle

Mais le 16 juillet 1995, à l'occasion des cérémonies commémorant la rafle du Vel'd'hiv, des 16 et 17 juillet 1942, le tout nouveau Président de la république, jacques Chirac, reconnaît clairement la complicité, et donc la responsabilité, des autorités Françaises.

Puissent nos dirigeants actuels s'inspirer de cette démarche en évitant de nous vendre une histoire de France, comme le chevalier Bayard, sans peurs et sans reproches.


Il ne s'agit pas de, systématiquement, cultiver un instinct de culpabilité mais d'avoir suffisamment d'audace et de courage pour permettre à la France de regarder son histoire en face.

A bientôt pour de nouvelles histoires d'histoire.


Les sources et pour en savoir plus


Les collections de l'histoire n°44 - 1500 ans d'istoires de france
Le point Historia - Hors série n°1 - Les 100 idées ( reçues ) et fausses de l'histoire
Les mensonges de l'histoire - Pierre Micquel - Editions Tempus
Manière de voire n°82 - pages d'histoire occultées
L'histoire - numéro spécial - la colonisation en procès

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